جمعية نهضة مدينة أطار
Contexte :
Depuis sa fondation, Atar a rapidement acquis une renommée significative en tant que centre de commerce, d’éducation et de culture. Sa croissance a été stimulée par sa position stratégique sur les routes caravanières traversant le Sahara, reliant le Maghreb au Sahel.
Au fil des siècles, Atar s’est transformée en un carrefour majeur d’échanges commerciaux et « capitale » pour les populations nomades de la région s’étendant du sud des actuels Maroc et Algérie jusqu’aux confins du Trarza et du Taoudenni.
En tant que digne héritière des cités prestigieuses de Ouadan et Chinguitty, Atar est également devenue un foyer d’intellectuels et de savants, jouant un rôle crucial dans la diffusion des connaissances et des arts et occupant une place centrale dans l’économie et la vie des populations d’une zone s’étendant sur plusieurs centaines de kilomètres autour d’elle.
Ainsi, Atar, par sa position stratégique et son riche héritage culturel, a su s’imposer comme un centre névralgique d’échanges et de savoir, contribuant de manière significative à l’épanouissement de la région et à l’histoire politique, sociale et économique de ce qui allait devenir plus tard la Mauritanie.
Toutefois, au cours du XXe siècle, Atar a progressivement perdu son importance sur les plans économique, culturel et politique. Plusieurs facteurs ont contribué à ce déclin. Le premier a été la colonisation française, qui a redessiné les cartes commerciales et administratives, favorisant d’autres centres urbains au détriment d’Atar. L’indépendance de la Mauritanie en 1960 n’a pas inversé cette tendance car les nouvelles dynamiques économiques, sous-tendues par une volonté de « modernisation » accélérée, ont souvent négligé les villes historiques comme Atar, surtout lorsqu’elles se trouvent dans l’arrière-pays, au profit de zones situées sur la façade atlantique du pays.
Ensuite, la sécheresse persistante des années 1970 et 1980 est venue exacerber cette situation, la désertification entrainant une baisse de la production agricole et un exode rural massif. La population d'Atar a diminué du fait des migrations des populations parties à la recherche d’opportunités dans les grandes villes comme Nouakchott et Nouadhibou, voire à l'étranger. Ce phénomène de migration a privé Atar de nombreuses compétences et talents locaux, réduisant sa capacité à se renouveler économiquement, politiquement et culturellement.
Aujourd'hui, Atar fait face à de nombreux défis. La ville souffre d'un manque criant d'infrastructures modernes, de services publics adéquats et d’opportunités économiques. Le chômage et la pauvreté sont répandus, et les perspectives sont très limitées et la jeunesse, qui pourrait jouer un rôle vital dans la revitalisation de la ville, continue de migrer vers des zones urbaines plus prospères et l’identité de la ville est en train de s’estomper, petit à petit, avec l’intensification des transferts de populations et l’extinction progressive de l’âme de la ville qu’incarnaient ses vieux quartiers dont le charme caractéristique peine à résister à l’invasion chaotique de nouvelles bâtisses dépourvues de tout caractère et de toute harmonie.
Nonobstant les obstacles existants et la situation alarmante, Atar possède des atouts considérables susceptibles de servir de catalyseur pour inverser les tendances actuelles. Son atout le plus précieux réside dans ses ressources humaines de grande qualité, dispersées à travers toute la Mauritanie et, parfois, au-delà. En effet, un nombre significatif d’originaires d’Atar, éduqués, expérimentés et, pour certains, influents et prospères, pourrait contribuer à la renaissance de la ville. C'est cette diaspora ataroise qui joue aujourd’hui un rôle déterminant dans la préservation de la ville, en fournissant des aides financières substantielles aux populations qui résistent encore à la tentation de la migration et en maintenant des liens culturels et sociaux solides avec leur terre natale.
Ainsi, malgré les défis, l’espoir pour Atar perdure grâce à l’engagement et à la détermination de sa diaspora. Si celle-ci parvenait, au-delà de ses efforts actuels, certes louables mais largement insuffisants, à orchestrer une action collective solidaire, structurée et ample, elle pourrait revitaliser cette cité qui occupe une place bien particulière dans les cœurs de tous les Mauritaniens et dans leur histoire.
Objectifs :
Cette initiative ambitionne de poursuivre plusieurs objectifs complémentaires. Il s’agit notamment de redynamiser la ville d’Atar en restaurant son identité socioculturelle originelle et en déclenchant une dynamique de développement vigoureuse, soutenue et durable. Ce faisant, ils ambitionnent de contribuer à améliorer les conditions de vie des habitants et à renforcer l'attractivité de la ville, afin de lui restituer son éclat d’antan.
Ainsi, il s’agit non seulement de préserver le patrimoine de la ville mais aussi de stimuler un développement économique effectif en insufflant une nouvelle vitalité à la ville, la rendant ainsi plus attractive pour ses résidents actuels et ceux qui en sont originaires.
La revitalisation de cette cité emblématique repose sur une approche concertée et inclusive, impliquant tous les acteurs locaux et les membres de sa diaspora.
Champ d’Action :
Considérant la multitude des défis auxquels font face la ville d’Atar et ses populations, le champ d’action sera le plus large possible et ne saura être limité que par les contraintes de ressources ou de capacités. A ce stade, l’on peut d’ores et déjà envisager les quelques axes prioritaires suivants :
Restauration de l’héritage culturel de la ville et de son patrimoine architectural
Stimulation de l’activité économique
Assistance aux populations démunies
Renforcement de l’accessibilité et de la qualité des services sociaux (éducation, santé, protection sociale)
Sécurisation de l’accès aux services essentiels (eau, électricité, réseau routier, télécommunications)
Amélioration de la salubrité et de la qualité de vie
Moyens d’Intervention :
La démarche envisagée ne sera ni un substitut ni un concurrent à l’action des pouvoirs publics (Etat et Collectivités Locales), mais se veut un complément utile à une action publique jusque-là insuffisante et, parfois, inadaptée. C’est pourquoi, il est envisagé d’amplifier l’action des pouvoir publics mais aussi de leur offrir un appui en orientations et conseils.
Par ailleurs, la démarche reposera sur la mobilisation de ressources publiques et privées nationales, de ressources issues de la coopération internationale, notamment la coopération décentralisée et auprès d’organisations non-gouvernementales.
Elle reposera également sur des efforts soutenus de lobbying politique concerté et méthodique afin de faire bénéficier la ville d’Atar d’un maximum d’investissements publics.