جمعية نهضة مدينة أطار
Atar, le Paris de la Mauritanie

 

Dans les confins nord de la Mauritanie, entre plateaux pierreux ,palmeraies et  vallées sablonneuses, s’élève une ville à la silhouette fière, à l’histoire dense, et à l’âme insaisissable. 
Atar, perle de l’Adrar, fut autrefois perçue comme le Paris de la Mauritanie – un surnom qui, loin d’être une simple flatterie, traduisait l’ambition coloniale, l’effervescence urbaine, et l’identité unique d’un carrefour de commerce, de culture et de mémoire.

Un urbanisme inspiré de Paris

Dans les années 1930, l’administration coloniale française entreprend un ambitieux projet  : doter Atar d’un plan urbain moderne, inspiré du modèle haussmannien qui avait transformé Paris un siècle plus tôt.
A partir du rond point , des grandes rues et des boulevards furent tracés  et un dynamique centre ville fut créé.
Après, la segonde guerre mondiale, la ville d'Atar est devenue le principal pôle d'attraction politique, administratif et militaire de la Mauritanie. 
La vieille casbah, au tissu dense et organique hérité des traditions maures, se voit marginalisée, voire grignotée, par l'envahissante modernité. 
C'est dans ce contexte  que la naissance la nation mauritanienne  fut proclamée.
Mais Atar n’est pas Paris, et la Mauritanie n’est pas la France . Ici, les vents portent le sable plus que les feuilles mortes, les murs sont , souvent faits de banco , Le plan haussmannien, imposé par la force du compas, se heurtera  à la résistance  des intempéries et aux changements climatiques. 

Un carrefour d’influences

Malgré ses allures coloniales, Atar ne s’est jamais contentée d’être une ville dessinée sur papier. Elle  a toujours conservé sa respiration propre.
Ville-carrefour entre le désert et le littoral, entre le Nord et le Sud  elle a accueilli commerçants, lettrés, voyageurs, bâtisseurs.
Ses ruelles chantent en hassaniya, murmurent en français, et parfois psalmodient en azer  les  énigmes de son merveilleux passé. 
  Depuis la fin du 19eme siècle,  la ville d'Atar fut , tour à  tour , un carrefour  commercial, un
centre intellectuel et administratif 
. Elle attire les gens venues de tous les horizons 
. Son marché, son ancien aérodrome devenu aéroport, son ancien et son nouveau 
hôpital, font d’elle une ville stratégique et respectée.
Les Atarois ont toujours vécu entre modernité et tradition, entre le souvenir du passé nomade et les promesses d’un avenir républicain.

Une beauté mélancolique

Mais comme dans la chanson « Les prénoms de Paris » de Jacques Brel, Atar a connu les saisons de l’abandon et de la nostalgie.
La pluie qui n’est plus tombée, les jeunes partis étudier ailleurs sans jamais revenir, les maisons qui s’effritent sous le vent, les avenues désertées.
Le « Paris de la Mauritanie » s’est retrouvé, au fil des décennies, relégué à la marge du développement national.
Pourtant, dans cette mélancolie, il y a une forme de beauté. Atar garde sa dignité, sa belle palmeraie 
, ses silences étoilés, sa force tranquille. Le poids de  sa magnifique histoire 
. Les gens y  chantent et gardent, constamment,le sourire.
La ville qui parait mourir de ses blessures donne au visiteur l'impression d'attendre  une  Renaissance. 

Pour la Renaissance d’Atar : un hymne d’espérance

Atar ne demande pas la pitié, ni les promesses creuses. Elle réclame simplement qu’on la regarde à nouveau, avec fierté, avec ambition, avec amour.
Elle mérite une renaissance. Une vraie.

Qu’on restaure ses écoles traditionnelles et modernes 
Qu’on réveille son  marché 
Qu’on éclaire ses  ruelles et ses quartiers abandonnés 
Qu’on ouvre ses bibliothèques et ses 
archives oubliées .
Qu’on célèbre ses poètes et ses figures historiques et qu'on soutienne ses musées 
Qu’on protège ses palmiers et ses cultures maraîchères 
Qu’on connecte ses jeunes au monde,Sans les couper de leurs racines.
Atar, ville du palmier dattier , de la pierre taillée 
et de la  passion,
Ville d’étoiles et d’érudition,
Réveille-toi ! Lève-toi !
Voici l’heure de ta deuxième naissance.

AkM

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